Étude d'un cas particulier
Voici le cas d'un enfant de 10 ans qui a été vu à plusieurs
reprises par une praticienne française qui avait refusé de
procéder au calage, vu qu'elle se sentait « ostéopathe avant
tout ».
Personne « travaillant à quatre mains » avec une psychothérapeute
… inutile d'expliquer pourquoi je l'ai exclue du groupe !
J'avais proposé aux parents de les recevoir au Paraguay, avec
leurs deux enfants « asthmatiques » afin de procéder moi-même à
leur ré-équilibration, ce qu'ils ont acceptés.
Ils sont donc venus 12 jours et j'ai pu travailler sur leurs deux
fils : Lorenzo 13 ans et Valentin 10 ans.
Le cas de Lorenzo étant moins « mécanique » que celui de Valentin,
j'ai centré cette étude sur ce dernier.
En tout premier lieu, j'ai procédé à un traitement par
Azithromycine macrolide conçu pour les affections respiratoires à
mycoplasmes.
En même temps nous avons utilisé le Fluconazole (Diflucan) qui
bloque la reproduction de champignons et en traitement de fond sur
20 jours l'équivalent de la Fungizone, le tout fabriqué au
Paraguay et vendu à des prix très bas en comparaison des prix
pratiqués dans les autres pays.
Les enfants sont repartis, le traitement n 'étant pas terminé, ils
le poursuivront en France.
L'histoire de Lorenzo et de Valentin
Lorenzo né le 10 mars 1998 (naissance avec ventouse, gêne par cordon ombilical)
- vers 9 mois eczéma creux poplités
- vers 9 mois petites bronchites asthmatiformes
- vers 12 mois diarrhées pendant 1 mois (grains noirs durs dans les selles, comme sable)
- vers 3 ans et demi crise d'asthme
- 4 ans fracture «bois vert » clavicule droite
- 5 ans ablation amygdales + végétations : avant et après Lorenzo a toujours le nez bouché et respire avec la bouche ouverte
- raclement gorge + palais et chatouillis oreilles
- 8 ans fracture clavicule droite
- traitement de fond Bécotide (mais non suivi régulièrement quand Lorenzo respire mieux)
- sensibilité acariens, poils chat
- parfois petite plaque rouge sèche (eczéma?) intérieur cuisse
Valentin né le 26 juin 2002
- beaucoup de croûtes de lait, eczéma joue et tempe droite environ à 8 mois et creux poplités
vers 6 mois :
- première série de kiné respiratoire AFE (une dizaine de séances)
- deuxième série : (entre 10 et 15 séances au total)
- séjour à l'hôpital à 2 ans et demi (3jours) pour crise « d'asthme » importante : prise cortisone orale, ensuite traitement Sérétide
- allergies nez yeux printemps + difficultés respiratoires + (Nazonex + gouttes oculaires) antihistaminique
- suivi chez un pneumologue : traitement Sérétide quasiment toute l'année (après un arrêt de deux jours : rechute)
- visite chez le pneumologue en 2011 refusant la théorie des candidoses pulmonaires
- test cutanés : sensibilité acariens, pollens +, graminées, poils chat, Aspergillus
- test sanguin : sensibilité alimentaire : lait vache, œuf, soja et gluten ++
- séro diagnostic : 2011 : Candida albican négatif, Aspergillus positif, et mycoplasme (ancien)
Illustrations
On remarque à gauche (de son thorax) la proéminence de ses
cartilages chondrosternaux
au niveau 4 - 5 et 6 èmes côtes indiquant une
rotation importante de ces étage suite, d'après moi, aux séances
de kiné respiratoires AFE qui furent, selon la maman, assez
violente.
Au niveau dorsal, un bloc totalement verrouillé de T8 à T10 (point
clé d'inversion des courbure sagittale), sans aucune mobilité.
Sur cette seconde image nous voyons très bien, à gauche la surélévation des cartilage 4/5/6. |
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Sur cette vue, l'abaissement de l'hémithorax droit est flagrant. Cas classique de l'asthmatique. |
La vision en caméra thermique nous montre bien les zones clés :
Valentin debout, à son arrivée
Observations
Valentin, en crise, respirait uniquement avec son diaphragme,
poussant sur ses bases de poumons, faisant des bruits importants
de mucus, puis inspirait de même en produisant des sifflements
assez forts, mais n'éprouvait pas de dyspnée expiratoire, mais
inspiratoire légère sans vrai spasme laryngé.
Il s'agissait d'un encombrement important des ses bases
pulmonaires par un mucus montant et redescendant au rythme de sa
respiration. Pas d'évacuation par la toux.
Il ne s'agissait donc pas d'un asthme, ni d'un faux asthme
caractéristique.
Valentin n'utilisait pas sa respiration thoracique, ses épaules
étaient remontées vers les oreilles en permanence et en avant pour
bloquer tout le thorax. Attitude de l'asthmatique, alors qu'il
n'avait aucune dyspnée expiratoire.
A son départ, il respirait avec son thorax dans une bonne
ampliation symétrique, sans contrôler son diaphragme, ce qui était
un net progrès. Mais chaque nuit, vers 2 heures du matin, il
reprenait en dormant sa respiration diaphragmatique avec ses
bruits « d'accordéon », nécessitant une prise de Sérétide.
Corrections effectuées après la première séance
Corrections dernière séance
Le thorax a retrouvé sa symétrie en partie haute, mais conserve une petite déformation de roto-scoliose, l'ampliation thoracique a été retrouvée et le contrôle de sa respiration ne se fait plus avec son diaphragme.
Le problème des pieds
Hyper pronation des deux pieds, plus importante à droite
J'ai
donc bricolé des semelles correctrices provisoires à partir de
cuir dur que je possédais, en posant des sur-épaisseurs légères
dessus à type proprioceptif, mais le réflexe n'étant pas suffisant
j'ai dû caler en dessous pour obtenir un redressement correct des
pieds.
Les parents iront voir le podologue avec qui je travaillais quand
j'exerçais à Bayonne pour réaliser des semelles thermoformées
selon des techniques qui lui sont personnelles.
Ci dessous, tennis à semelles très rigides et orthèses
correctrices à l'intérieur. Les pieds sont quasiment sortis de
leur hyper pronation, c'est du provisoire indispensable pour que
mon travail de restructuration tienne en place.
Sans orthèses |
Avec orthèses |
Il reste une très petite scoliose à grand rayon de courbure qui
doit se corriger avec des exercices et le port de semelles
compensant les hyper pronations et la vraie jambe courte à gauche.
La tête reste inclinée à droite par dissymétrie des muscle du cou
raccourcis à droite par compensation de la jambe courte gauche
durant des années.
Conclusion
Traiter un enfant dit « asthmatique » nécessite une phase d'observation importante, avant tout travail correctif.
Un interrogatoire des parents est la première chose à faire pour savoir comment se comporte l'enfant pendant ses « crises », ce qui semble les déclencher, ce qui semble les arrêter, et savoir avec exactitude si la forme de dyspnée est expiratoire ou/et inspiratoire ?
Dans ce cas particulier, je suis intimement persuadé qu'il ne
s'agissait pas d'asthme mais d'une surinfection « familiale »
certainement de type nosocomiale récoltée par un des enfants en
milieu hospitalier. Par la suite, les prises de sprays ont très
certainement favorisé une infestation par un champignon,
possiblement Candida albicans, ou même certainement Aspergillus
(test cutané positif) par la présence d'un cochon d'Inde à la
maison et de paquets de foin pour sa nourriture.
J'ai pu constater une réaction de toux importante chez le plus
jeune qui venait de marcher dans de l'herbe qui avait été coupée
et avait séchée (type foin).
Enfin, l'examen des pieds et les tests de calage de la
jambe résiduelle courte sont indispensables si l'on veut obtenir
un résultat stable dans le temps.
Se « sentir ostéo avant tout » pour refuser de faire ce travail de
calage n'est qu'une preuve d'incompétence de la part d'un
praticien ayant été formé à mes techniques.
Rappel de la préface de mon livre :
....Ainsi. notant les points déséquilibrés du patient
(donc mal fonctionnels) Monsieur Gesret a parfaitement compris que
la cause de l'asthme est la perte de l'équilibre corporel de
l'asthmatique. Par des interventions mécaniques simples,
parfaitement illustrées dans son livre. il libère les limitations
articulaires rendant ainsi «la fonction» à «la structure».
Mais le point le plus intéressant c'est qu'il va permettre, à ceux
qui le liront, de comprendre l'importance de l'équilibre du
bassin. Sans cet équilibre maintenu, point de salut. La «jambe
courte» si souvent citée est trop souvent négligée. Son
équilibration, au millimètre près est capitale et c'est
peut-être là que réside le plus grand mérite de Monsieur Gesret.
Qu'ayant vu disparaître sa pathologie, I'asthmatique guéri
abandonne sa semelle ou sa talonnette (au millimètre près),
rapidement il verra revenir les symptômes, aux conséquences
parfois dramatiques, dont il souffrait. La
preuve est irréfutable.......
Robert Perronneaud-Ferré D.O., M.R.O.(F). Fondateur du Registre
des Ostéopathes de France