Importante information pour les kinésithérapeutes

Quel rôle joue le kinésithérapeute dans le traitement de l'asthme ?

Quasiment aucun, alors qu'il y a un énorme potentiel de patients qui pourraient bénéficier de leur aide s'ils prenaient la peine d'apprendre mes techniques.
Ce sont eux, à mon avis, qui seraient les plus aptes à les pratiquer, puisqu'il s'agit de techniques destinées à soigner des pathologies qui ne sont pas du domaine de l'ostéopathie : asthme, allergies, eczéma et psoriasis.
Pour en avoir la preuve, voici quelques extraits du mémoire réalisé par Sébastien Quittet, pour l'obtention de son diplôme de kinésithérapie.
Reçu avec les félicitations du jury et gagnant le prix du meilleur apport à la kinésithérapie.
Son mémoire est directement disponible ici.

Extrait

L’innervation ortho- et parasympathique de l’arbre trachéo-bronchique précédemment décrite constitue les efférences du système nerveux autonome. Il existe également des afférences provenant des viscères mais dont l’origine ortho- ou parasympathique n’est, à l’heure actuelle, pas clairement identifiée. Cependant, qu’il s’agisse d’afférences viscérales ou somatiques, celles-ci ne se limitent pas seulement au système efférent de l’organe cible, c’est- à-dire que des afférences viscérales peuvent intervenir sur les efférences somatiques et inversement.
L’existence de ce lien entre les afférences et les efférences viscérales et somatiques constitue le point clé de la théorie de Jacques Gesret. Le point de départ de sa réflexion pour aboutir à ses découvertes concerne le caractère permanent de l’inflammation des bronches. D’après le principe que « la structure gouverne la fonction », l’inflammation ne peut être la cause de l’asthme mais plutôt une conséquence de l’agression du système respiratoire. Les nombreuses années d’observation ont conduit Jacques Gesret à rechercher un défaut de la statique corporelle, caractéristique de l’asthme. En position debout, nous constatons une différence de hauteur des épaules, associée à une légère attitude scoliotique. Le bassin présente, de fait, une inclinaison objectivée par la hauteur des épines iliaques antéro-supérieures entraînant, suite au blocage postérieur de l’iliaque, une fausse jambe courte, retrouvée dans près de 90% des cas à droite. L’association d’un blocage iliaque postérieur avec un blocage iliaque antérieur, responsable d’une fausse jambe longue, se répercute par une rotation / inclinaison du sacrum. Or, l’enveloppe méningée dure-mérienne reliant l’occiput au sacrum est une membrane inextensible. On assiste dès lors à un blocage occipital entraînant une série de blocages cervicaux, puis thoraciques… à la manière d’une chaîne de vélo, dont l’un des maillons a déraillé se propageant progressivement au reste de la chaîne. L’ensemble de ce mécanisme de blocages articulaires se répercute immanquablement sur la cage thoracique par l’intermédiaire des articulations costo-transversaires. Ces interrelations articulaires des différents systèmes squelettiques laissent place à une vision holistique du système articulaire. Ainsi, il est aisé de comprendre qu’un blocage articulaire en un point quelconque du système articulaire se répercute automatiquement sur le reste du squelette.
Les observations de Jacques Gesret lui ont permis de repérer que chez la quasi-totalité des patients asthmatiques, nous notons une asymétrie de l’ampliation thoracique au niveau des 4 premiers étages costaux due à la présence de subluxations chondrocostales. Ces subluxations postérieures des 3 ou 4 premiers étages costaux, associées à la rotation vertébrale entraîne un abaissement d’un hémithorax par rapport à l’autre en position de décubitus dorsal, localisé dans 90% des cas à droite. La vision globale du système articulaire explique l’inclinaison rotation du bassin par « propagation » vertébrale, et donc la fausse jambe courte droite. Le sujet asthmatique se tiendra donc préférentiellement en appui sur son membre inférieur droit « court », avec son membre inférieur gauche relâché.
La subluxation chondrocostale, par congestion des tissus proches de celle-ci, est responsable d’un phénomène inflammatoire. Celui-ci comprime et irrite alors les structures péri-costales, notamment les fibres nerveuses sympathiques, le ganglion stellaire au niveau du premier étage thoracique et les fibres nerveuses nociceptives responsables d’un influx nerveux douloureux en direction du système nerveux central.
Au niveau vertébral, la rotation excessive entraîne une diminution du diamètre homolatéral du foramen de conjugaison et une augmentation hétérolatérale. Du côté homolatéral, le rétrécissement est responsable d’une inflammation de la zone consécutive à une irritation des nerfs rachidiens de l’étage métamérique concerné. Cette compression entraîne une diminution progressive de l’apport en oxygène et donc une asphyxie des fibres nerveuses. Cette hypoxie touche principalement les fibres myélinisées Aδ de gros diamètre, c’est-à-dire celles transportant l’influx nociceptif de type « piqûre », ainsi que les fibres afférentes sensitives myélinisées de gros diamètre Aα et Aβ. La compression de celle-ci entraîne une diminution de l’effet « gate control » suite à la diminution du nombre d’influx des fibres Aα et Aβ, d’où la prédominance des influx nociceptifs de type brûlure en direction du cortex.
Actuellement, Jacques Gesret distingue deux hypothèses pouvant expliquer le lien de causalité entre les subluxations chondrocostales et l’asthme. La première consiste en une afférence nociceptive d’origine articulaire, interprétée à tort par le cortex comme provenant du plexus broncho pulmonaire. Cette hypothèse est semblable aux douleurs des membres fantômes chez les amputés. Les fibres nociceptives empruntent le nerf intercostal pour se diriger vers le ganglion spinal de la racine dorsale de la moelle épinière. A ce niveau, les influx afférents nociceptifs sont envoyés en direction du cortex où ils pourront être analysés. Durant cette étape, deux mécanismes peuvent expliquer l’erreur d’interprétation. L’un consiste en la théorie des convergences viscérale et somatique. Les influx afférents d’origine viscérale et somatique empruntent leurs propres neurones mais convergent vers la corne postérieure de la moelle, en direction des mêmes neurones spinaux. A l’arrivée de ces mêmes tractus ascendants au niveau du cortex, l’aire somesthésique peut les confondre et ainsi assimiler une douleur somatique d’origine viscérale et inversement.
L’autre idée émise par Jacques Gesret concerne la somatotopie. Il s’agit de la représentation corticale des différentes zones de l’organisme. Lors d’une stimulation nociceptive viscérale et somatique, la perception de l’intensité de la douleur se situe au niveau des mêmes zones corticales, c’est-à-dire les aires somesthésiques S1 et S2. En revanche, la perception de la localisation de la douleur viscérale reste moins précise que celle somatique, d’où le phénomène de douleur diffuse. Dans ces conditions, il est aisé de s’interroger sur la possible erreur d’interprétation des influx nociceptifs chondrocostaux comme provenant du système broncho-pulmonaire dont la douleur diffuse, recouvre la zone précise de la douleur somatique.
La seconde hypothèse liant les subluxations chondrocostales à l’asthme s’intéresse au système nerveux autonome. L’homéostasie de l’organisme est maintenue en partie par ce système nerveux par l’intermédiaire d’une balance entre les systèmes ortho- et parasympathique. Cette balance, dans certaines situations de stress ou au contraire de repos, a tendance à pencher plus ou moins d’un côté, mais tend toujours à maintenir son équilibre. Comme nous l’avons vu précédemment, au niveau du système broncho-pulmonaire, le système orthosympathique provoque une bronchodilatation et une diminution de la production de mucus. A l’inverse, le parasympathique engendre une bronchoconstriction et une hypersécrétion de mucus. Au vu de la position anatomique du ganglion stellaire, lieu de passage des fibres orthosympathiques, au contact antérieur de la tête de la première côte, une irritation de ce ganglion peut provoquer un déficit efférent orthosympathique, tout comme l’irritation des fibres post-ganglionnaires orthosympathiques situées en avant des têtes costales et latéralement par rapport aux corps vertébraux. L’équilibre de la balance se trouve alors rompu, avec une prédominance du système parasympathique, dont les conséquences sur l’arbre trachéo-bronchique ont été rappelées précédemment. Apparaissent alors progressivement les symptômes de l’asthme.

A l’heure actuelle, très peu d’études scientifiques ont été réalisées pour confirmer ou infirmer les hypothèses émises par Jacques Gesret. Mario Musolino, Kinésithérapeute- Ostéopathe D.O (ancien praticien méthode Gesret qui a quitté le réseau début 2016) a expérimenté la méthode Gesret en milieu hospitalier, sous le contrôle du Dr HALLOY J.L., chef de service au CHR de Warquignies en Belgique.
Son étude porte sur le VEMS, la CVF, le coefficient de Tiffeneau et le DEP, avant et après la séance de manipulations. Ses mesures se basent sur un échantillon de 11 patients asthmatiques et ses résultats sont très encourageants. L’ensemble des tests statistiques a révélé une différence significative entre les valeurs initiales et celles obtenues juste après la séance. La suite de son expérimentation portait sur la qualité de vie des sujets après traitement avec notamment, l’évaluation de la dyspnée, de l’essoufflement, des expectorations, de la toux, de l’encombrement ORL, de l’intensité et de la durée des crises d’asthme, de la limitation des activités de la vie journalière et de l’effort, de la respiration la nuit et le matin, des crises d’allergie, de la prise de médicaments, de la qualité de vie générale et enfin du suivi des conseils prodigués par le thérapeute. L’ensemble de ces critères furent évalués au moyen d’un questionnaire. Pour la plupart des patients, nous remarquons une amélioration frappante des différents critères précédemment cités, juste après la séance avec une préservation de cet état à plus long terme, c’est-à-dire six mois après le traitement par la méthode Gesret. L’analyse des réponses a donc permis à M. Musolino de conclure positivement quant à l’efficacité des manœuvres utilisées.

La seconde étude réalisée constitue le mémoire de fin d’étude de Laurent Varlet, Kinésithérapeute diplômé de la Haute Ecole de La province de Liège, André Vésale. Cette expérimentation réalisée en 2009 est axée sur le suivi de la qualité de vie des patients asthmatiques et de leur entourage avant et après le traitement proposé par la méthode Gesret. Son étude porte sur un échantillon de 7 sujets asthmatiques, 5 sujets s’occupant de patients asthmatiques et 1 enfant asthmatique. L. Varlet, par l’intermédiaire des questionnaires de Juniper et al., analyse l’efficacité de la méthode et son retentissement sur la limitation lors des efforts physiques et de l’activité professionnelle, sur la sensibilité à la fumée de cigarette ou aux poussières, sur l’aspect psychologique de la pathologie, sur la prise de médicaments, sur la toux et l’essoufflement… L’analyse des réponses obtenues auprès des sujets de son étude nous permet de remarquer qu’ils évoquent une diminution de l’impact de la pathologie sur leur vie quotidienne, notamment à propos de la régression de l’anhélation, la quantité de traitements médicamenteux absorbée et la fréquence des crises d’asthme. Ses résultats lui ont donc permis de conclure que le traitement par la méthode Gesret améliore de manière significative la qualité de vie des patients asthmatiques et de leur entourage, et leur permet d’entrevoir un espoir d’améliorer la gestion de leur quotidien.

Seules ces 2 études ont permis de confirmer les hypothèses de Jacques Gesret sur le mécanisme physiopathologique de l’asthme et sur l’efficacité de son traitement basé sur les manipulations et la réharmonisation articulaire. Ces deux travaux se sont intéressés à la qualité de vie des patients mais seul un, a analysé les chiffres relatifs à une mesure spirométrique. C’est la raison pour laquelle, l’objet de mon étude est d’effectuer des mesures spirométriques, d’ampliation thoracique et de longueur des membres inférieurs pour analyser si mes résultats corroborent avec ceux obtenus par M. Musolino. Dans l’état actuel des choses, le traitement kinésithérapique des patients asthmatiques se résume principalement au désencombrement bronchique lorsque celui-ci est nécessaire et aux conseils sur la gestion de la respiration lors des crises d’asthme. Par le biais de cette méthode, le kinésithérapeute peut-il trouver une place plus importante dans la prise en charge des patients asthmatiques ?

Sur l'annonce de 90% de taux de réussite :

Les analyses statistiques nous permettent de remarquer que le sujet 6 présente une diminution minime des trois paramètres respiratoires précédemment développés. Deux explications s’opposent. Soit ce sujet, suite à une séance particulièrement éprouvante pour lui, ressent une fatigue paroxystique qu’il tente de compenser lors de l’exploration fonctionnelle respiratoire, par une crispation et une contraction excessive des muscles expiratoires favorisant l’air trapping. Soit, ce type de traitement n’apporte aucune amélioration à cet individu. Après plus de vingt ans d’expérience, Jacques Gesret estime l’efficacité de son traitement à 90% de réussite. Ce sujet représente 7,14% de notre échantillon total.
Ces résultats sont donc en adéquation avec ceux proposés.