Acupuncture : questions et réponses
Il y a ceux qui sont pour ... et ceux qui sont contre !
Ceci dure depuis l'introduction de l'acupuncture en Europe, par Soulié de Morrand. Pourtant il faudrait se poser un minimum de questions et se dire que si depuis des millénaires, des milliards d'individus se sont fait soigner (avec succès) par cette technique, c'est qu'elle doit bien contenir une vérité.
Il y a 4600 ans, le peuple chinois définissait une première forme d'acupuncture.
A la base de cette codification, des milliers d'observations pratiques effectuées sur des individus atteints de différentes pathologies.
HOUANG-TI s'adressa à TCH'I PAI :
- Moi qui suis le chef d'un grand peuple, responsable d'une multitude de familles, et qui devrais donc en percevoir des impôts, je constate avec affliction que je n'en perçois point parce que mon peuple est malade.
Je veux que l'on cesse d'administrer des remèdes qui rendent mon peuple encore plus malade.
Je veux que l'on n'emploie désormais que les aiguilles de métal pour rétablir le bon équilibre.
Afin que cet art puisse être transmis aux générations futures, il faut que ses lois soient définies, que sa pratique se développe et s'étende sans cesse, qu'on ne l'oublie surtout pas, et qu'elle devienne facile à appliquer.
Il faut donc consigner ses règles par écrit, il faut en marquer les différences, distinguer les internes des externes, et que chacune soit exprimée clairement, sans oublier les règles de manipulation des aiguilles.
Tel est mon sentiment.
(Portrait de Houang-Ti tiré de "Biographies and Portraits of Chinese Famous Doctors in Past Dynasties", Nan-ching, 1987).
( l'empereur jaune HOUANG-TI a son médecin ministre TCH'I PAI).
Alors le temps reprit son droit, celui de laisser tomber les débuts dans l'oubli ...
L'évolution de cette technique soumise au caractère particulier de la philosophie chinoise, se fit dans le sens d'une complexité jusqu'à ce jour inexpliquée.
Alors le temps rendit son secret, il permit de redécouvrir le commencement ...
Le célèbre médecin SUN SZUMIAO, sous la dynastie des TANG (618-907), avait proposé l'idée selon laquelle les points douloureux du corps pouvaient être utilisés comme points d'acupuncture en plus de ceux qui étaient répertoriés. Ces points reçurent le non de points «AH SHI» et c'est à eux que les anciens se réfèrent dans le précepte «puncturer là où il y a sensibilité».
Alors le temps inexorable dans ses cycles absorba le concept
pour mieux le laisser réapparaître sous une autre forme ...
En 1985, je notais une corrélation entre des réactions anormales de certaines zones métamériques cutanées (suite à une stimulation piquante), et certaines pathologies viscérales précises. Ces zones transmettaient seulement une information de brûlure et ne rougissaient pas après stimulation, contrairement à la normale.
Mais n'anticipons pas, et laissons la place aux observations ...
Il y a encore de cela quelques années, les scientifiques allaient jusqu'à nier l'existence des points d'acupuncture, jusqu'au jour où l'on s'aperçut qu'ils présentaient une anomalie de résistivité électrique par rapport au reste du revêtement cutané ! On s'aperçut également qu'ils étaient non seulement détectables, mais qu'ils étaient également présents là où la tradition les situait depuis toujours !
J'ai pu maintes fois constater, depuis 16 ans, que ceux qui pratiquent l'acupuncture sont très éloignés par l'esprit de ceux qui pratiquent la neurophysiologie et vice et versa ; ils ne risquent donc pas de se rencontrer pour se poser mutuellement des questions.
Admettons que l'acupuncture trouve une explication neurophysiologique : ce serait alors sa reconnaissance officielle en tant que spécialité médicale au même titre que la neurologie, ce serait aussi remettre en question toute une démarche mentale concernant la médecine, reconsidérer l'homme autrement que comme une «usine chimique».
Mais pour les autres, ce serait la perte du privilège d'un langage ésotérique, ce serait ramener une «énergie» (non prouvée à ce jour) à un arc réflexe démontrable, entre la peau et les viscères, sur lequel tout le monde est passé un jour ... sans vraiment s'y attarder.
Il ne s'agit pas là d'un mécanisme inconnu : certains l'ont parfaitement démontré dans la douleur rapportée d'origine viscérale : le point de Mac Burney par exemple. Tout le monde connaît la douleur de l'infarctus, rapportée dans le bras jusqu'au petit doigt de la main, mais qui a fait le rapprochement avec la position du «méridien du coeur» qui se situe sur le bras et dont le point d'origine est situé sur ce même petit doigt.
Qui s'est posé la question de savoir pourquoi le méridien «poumon» est situé sur le bras ?
Seul l'arc réflexe portant sur les racines du nerf phrénique et sur le ganglion stellaire peut justifier la localisation de ce méridien ainsi que son emploi traditionnel dans des problèmes respiratoires. Les seuls méridiens qui portent leur appellation en clair sont : "coeur, poumon et gros intestin", pour les autres le nom ne semble pas vraiment approprié. Méridien de «vessie», ne veut pas forcément dire organe vessie puisque sur les 67 points qui le composent, un seul est nommé spécifiquement «assentiment vessie» «Pang Koang Yu».
Il correspond à un arc cutané réflexe portant sur les fibres parasympathiques issues des 2émes trous sacrés, commandant la vessie par l'intermédiaire du plexus hypogastrique.
On serait tenté de penser qu'à l'aspect métamérique de la chaîne sympathique correspond une métamérie fonctionnelle et que les ganglions de la chaîne latérovertébrale constituent des centres d'importance égale régissant, dans leur territoire somatique, des régions superposées dont les limites sont calquées sur la topographie cérébro-spinale , et ayant dans leur territoire viscéral une distribution étagée correspondant à la disposition viscérale.» (c.f. Guy Lazorthes- Neurophysiologie du système nerveux périphérique- Ed. Masson)
On serait aussi tenté de penser que la distribution des points d'acupuncture, vue sous l'angle de leur localisation métamérique , correspondent (à de rares exceptions), en quelque sorte, à la chaîne latérovertébrale sympathique. Il existe des subtilités puisque certains points sont indiqués à action viscérale, musculaire, ou psychique.
Depuis l'écriture de ces lignes, j'ai rédigé un livre qui a été publié sous le titre "Acupuncture et ostéopathie : vérité neurophysiologique", démontrant avec précision qu'il n'existe aucun point d'acupuncture pour traiter un organe, en dehors des segments métamériques cutanés en relation avec les mêmes ganglions spinaux que celui-ci.
Notre rationalité nous a fait perdre le sens des mots et des images ; l'idéogramme contient en lui même l'idée et la fonction mais tout ceci, avec le temps, est tombé dans l'oubli. Les traducteurs ont perdu le sens imagé originel et l'enseignement se fait «à la manière du code postal» V13, E16, P1, etc.
Ne serait-il pas plus simple d'utiliser "correspond au poumon", "la fenêtre de la poitrine", "Héraut du poumon", de suite l'on saurait qu'il s'agit de la respiration.
J'en reviens au code postal, et à ceci :