Asthme : bilan de l'impasse thérapeutique
Gesret et Buteyko
Deux méthodes "douces" efficaces contre l’asthme
Ce texte est l'introduction à un article sur
les deux méthodes paru dans la revue NEXUS N°43 - Mars-Avril
2006.
Je le reproduis ici avec l'autorisation.
Dans l'article, toutes les affirmations font référence à des
études et publications scientifiques que je n'ai pas reproduites
ici.
.../...
L’asthme touche entre 100 et 150 millions de
personnes dans le monde et fait plus de 180.000 morts par an, dont
2 000 rien qu’en France. Chaque jour, dans notre pays, sept
personnes meurent d'une crise d'asthme, c'est-à-dire une toutes
les trois heures et demi… On sait que la médecine conventionnelle
ne propose que des traitements de "confort" à cette maladie,
notamment sous forme de sprays dont les asthmatiques sont
totalement dépendants, et qui loin de les soigner, aggravent leur
mal ! Pourtant, il existe des alternatives efficaces en médecine
chinoise, en homéopathie, et autres…
Parmi ces approches, celles de Jacques Gesret et de Konstantin
Buteyko ont permis à des centaines de milliers d’asthmatiques de
sortir de l’enfer, sans passer par le tiroir-caisse des groupes
pharmaceutiques, d’où leur difficulté à se faire connaître et
reconnaître… Explications et témoignages. (par Sylvie Gojard)
Par Jennifer Stark © 2005 (Revue NEXUS)
Difficile de diagnostiquer correctement l’asthme
Par définition, ce "trouble ventilatoire obstructif" est
"réversible", ce qui signifie que les symptômes typiques
d’oppression, de sifflement, de toux et d’essoufflement ne sont
pas présents en permanence.
Ces symptômes apparaissent aussi avec d’autres affections, telles
qu’une bronchite ou un rhume. Pour couronner le tout, l’asthme n’a
pas de définition standard ; le diagnostic se base plutôt sur les
caractéristiques de l’obstruction ventilatoire variable survenant
sur de courtes périodes.
En général, trois événements se produisent lors d’une "crise
d’asthme" : un spasme des bandelettes du muscle lisse entourant
les voies respiratoires ; un gonflement de la muqueuse interne des
voies aériennes ; la production d’une quantité excessive de mucus
dans les voies aériennes.
Ces facteurs rétrécissent le calibre des bronches, ce qui entraîne
une résistance accrue des voies aériennes et rendl’expiration particulièrement
difficile. L’incapacité à expirer librement provoque une
hyperinflation des poumons parce que de l’air s’y trouve
emprisonné. Cela aggrave la difficulté parce que la personne veut
prendre une nouvelle inspiration avant d’avoir fini d’expirer. A
mesure que la résistance des voies aériennes augmente, la personne
respire naturellement plus fort pour surmonter la restriction et,
paradoxalement, cette hyperpnée accroît la résistance, aggravant
encore le problème.
La cause "officielle" de l’asthme
Au départ, on pensait que l’asthme était d’origine
"nerveuse", et l’on croyait que sa cause première était un spasme
du muscle lisse entourant les voies aériennes. Par conséquent,
l’idée que la prise régulière d’un bronchodilatateur d’action
brève puisse calmer le spasme et atténuer les symptômes a dû
sembler logique. Toutefois, on sait depuis au moins 1990 que la
prise régulière d’une dose de bronchodilatateur d’action brève
n’améliore pas l’état de l’asthmatique, et on estime que cette
pratique, basée sur une théorie erronée, a aggravé l’asthme chez
des milliers de personnes et a entraîné le décès de milliers
d’autres.
Bien qu’aujourd’hui on n’ait pas encore réussi à isoler un élément
unique supposé être à l’origine de l’asthme [voir
note en fin de page - ndrl], les théories doivent se
bousculer dans la tête des chercheurs parce qu’ils font
d’innombrables recherches sur ce sujet. La première divergence sur
l’origine de l’asthme concerne sa nature : est-elle génétique ou
environnementale ?
Les partisans de la théorie génétique n’ont pas encore réussi à
identifier le gène, ou le nombre de gènes, qui pouvait entrer en
jeu ; mais cette théorie tient la route puisqu’un asthmatique
présente des voies aériennes anormales. Il y a jusqu’à sept fois
plus de muscle lisse entourant les voies aériennes chez les
asthmatiques que chez les non asthmatiques ; il y a cinq fois plus
de mastocytes dans leurs voies respiratoires libérant des produits
chimiques inflammatoires tels que des histamines ; les cellules
productrices de mucus sont plus grosses et plus nombreuses chez
les asthmatiques ; les tissus basaux des voies aériennes sont en
outre plus épais. Ces différences rendent les voies respiratoires
"nerveuses" ou excessivement sensibles à des choses normalement
inoffensives pour l’homme.
Si la cause de l’asthme est purement génétique, il faut alors se
servir de cette information de façon à prévenir le problème ou du
moins à améliorer les soins aux malades. On a réalisé des études
sur la taille des nouveaux-nés, par exemple, qui semblent indiquer
que, si un bébé fait plus d’une certaine taille ou si son
périmètre crânien fait plus de 37 centimètres, il y a un peu plus
de risque que ce bébé souffre d’asthme à l’avenir. Bien que cela
puisse être intéressant d’un point de vue théorique, cela ne nous
dit pas que faire concrètement avec le bébé ayant une plus grosse
tête. [ndlr : le problème vient des
manœuvres obstétricales brutales, utilisées pour "arracher
l'enfant du corps de sa mère" le plus rapidement possible ; ce
qui fait que la traction/rotation exercée sur la tête du bébé,
fixe la totalité de sa structure dans un système de rotation
bloquée : ce qui est démontré par la torsion se son sacrum lui
donnant une fausse jambe courte avant même qu'il n'ait mis un
pied au sol ; ce qui est démontré par l'abaissement de son
hémithorax droit, dont les articulations chondrocostales seront
à l'origine des messages "fantômes" qui vont mobiliser ses
réponses immunitaires]
Dans un même temps, les partisans de la théorie environnementale
peuvent parvenir à influer sur l’issue de la maladie, mais ils
sont souvent en désaccord, non seulement avec les généticiens mais
également entre eux.
Par exemple, on nous dit que l’asthme est un mal touchant
essentiellement les sociétés occidentales, et que plus la société
vit dans l’aisance, plus le problème est présent. On nous dit
aussi que laver ses vêtements à l’eau froide pourrait être une
cause première de l’asthme. Il est peu probable, cependant, que
les gens vivant dans des pays pauvres où l’asthme est pratiquement
inexistant lavent leurs vêtements à l’eau chaude.
Toutefois, il y a certains points sur lesquels la plupart des
chercheurs sur l’asthme s’accordent :
– La cause sous-jacente de l’asthme est une inflammation des voies
aériennes, et les produits chimiques impliqués dans ce processus
endommagent les voies aériennes, provoquant un "remodelage". Par
conséquent, même si les symptômes peuvent être épisodiques, la
modification des voies aériennes est permanente.
– Les bronchodilatateurs élargissent les voies respiratoires
rétrécies en relaxant le muscle lisse.
– L’usage abusif de bronchodilatateurs agonistes des récepteurs
B-2 adrénergiques aggrave l’asthme.
– L’usage de corticoïdes inhalés (anti-inflammatoires) réduit
l’inflammation des voies aériennes et le besoin de
bronchodilatateurs. Il constitue la clé de voûte d’un bon
traitement contre l’asthme.
L’impasse thérapeutique
Les traitements contre l’asthme n’ont guère évolué
depuis les années 50. Depuis au moins vingt ans, les seuls
médicaments vraiment nouveaux qui sont apparus sur le marché de
l’asthme sont les inhibiteurs du leucotriène, qui apportent un
certain soulagement mais pas aussi important qu’une faible dose de
corticoïde.
Le lien entre l’usage quotidien d’un bronchodilatateur et
l’aggravation de l’asthme a été établi pour la première fois
dans les années 1960 lorsque la première "épidémie" d’asthme du
monde a frappé l’Angleterre et l’Australie. Ces épidémies et
celles qui ont suivi sont liées à l’usage abusif de ce type de
médicaments.
Les autres médicaments "nouveaux" sortant de temps à autre ne sont
rien d’autre que des variantes d’anciennes formules,stratégie
commerciale rusée de la part des compagnies
pharmaceutiques. Par exemple, dans le rapport 2004 de
GlaxoSmithKline on pouvait lire : "L’activité de GlaxoSmithKline
dans le secteur respiratoire repose sur le développement de
Seretide/Advair [association d’un bronchodilatateur et d’un
stéroïde], au détriment de produit concurrents, et sur la
cannibalisation des [médicaments existants] Serevent et
Flixotide/Flovent."
Dans ce même rapport, il y a plus de 10 produits "nouveaux" en
"préparation" et presque tous contiennent des agonistes des
récepteurs B-2 adrénergiques d’action prolongée, utilisés pour
traiter l’asthme depuis plusieurs années. Les agonistes des
récepteurs B-2 adrénergiques d’action prolongée sont une version
plus puissante des bronchodilatateurs d’action brève, maintenant
le muscle lisse détendu jusqu’à 12 heures d’affilée.
Toutefois, plus vous prenez de médicaments, plus vous en
avez besoin. Une bouffée quotidienne d’un
bronchodilatateur d’action brève finit par diminuer l’effet du
médicament et on a besoin d’une dose accrue pour atteindre le même
résultat parce que l’on développe une tolérance au médicament.
Depuis le début des années 90, ces informations ont donné lieu aux
recommandations actuelles stipulant que ces médicaments ne doivent
être pris que pour traiter des symptômes aigus, et que si la
personne en a besoin plus de trois fois par semaine, elle doit
également prendre un stéroïde inhalé dans l’espoir de voir ses
symptômes s’atténuer.
Il semble alors quelque peu surprenant que de nombreux
asthmatiques se voient prescrire un usage biquotidien de puissants
bronchodilatateurs agonistes des récepteurs B-2 adrénergiques
d’action prolongée. Le principal problème de cette pratique est
que l’asthmatique a moins conscience de la gravité de
l’inflammation sous-jacente de ses voies aériennes, et une
étude britannique révèle que le risque de décès lié à l’asthme
est trois fois plus élevé chez les asthmatiques utilisant du
Serevent d’action prolongée que chez ceux utilisant du Ventolin
d’action brève. Ces décès sont probablement dus à une
obstruction des voies aériennes – la chose même dont le Serevent
est censé venir à bout.
"Peu de médecins diraient à un patient s’étant foulé la cheville
de prendre un analgésique jour et nuit pour masquer le problème
afin de continuer à marcher ou à courir normalement, parce que
cela aggraverait l’inflammation et abîmerait encore un peu plus la
cheville," explique Russell Stark, asthmatique de longue date,
enseignant des techniques Buteyko et co-auteur de The Carbon
Dioxide Syndrome. "Puisque l’on pense que la cause sous-jacente de
l’asthme est une inflammation des voies aériennes, et que les
bronchodilatateurs d’action prolongée ont tendance à masquer les
symptômes, il semble possible qu’ils puissent contribuer à
aggraver l’inflammation des voies aériennes, finissant même par
les remodeler à la longue."
Les corticoïdes calment l’inflammation des voies aériennes et
empêchent le système immunitaire de réagir de façon
disproportionnée aux allergènes. Ce faisant, les symptômes de
l’asthme s’atténuent à mesure que la sensibilité des voies
aériennes diminue, ce qui doit être une bonne chose du point de
vue de l’asthmatique. Toutefois, comme les
stéroïdes suppriment l’immunité naturelle, ils peuvent favoriser
une infection et la prolifération de champignons et bactéries,
non seulement dans les voies aériennes mais aussi dans tout
l’appareil respiratoire.
"La conception de l’appareil respiratoire fait que les poumons
sont normalement stériles, et l’inhalation délibérée de n’importe
quelle substance est généralement déconseillée," poursuit Russell
Stark. "L’intérêt d’inhaler quelque chose qui empêche le corps de
se défendre contre des corps étrangers tels que des bactéries doit
être remis en question parce que les infections pulmonaires sont
une cause fréquente des symptômes de l’asthme. Les gens utilisant
des stéroïdes constatent des effets secondaires (candidose
buccale, voix rauque, amincissement de la peau et ecchymoses
faciles) et entendent parler de l’incidence plus fréquente de
glaucomes et cataractes, ils sont donc davantage susceptibles
d’arrêter de prendre ces médicaments-là plutôt que leur
bronchodilatateur, qui n’a pas des effets secondaires aussi
notoires. Comme les médicaments semblent créer leur propre
dépendance, la plupart des asthmatiques augmentent lentement leur
consommation au fil des ans. Malgré cela, les bronchodilatateurs
sont distribués comme s’ils étaient inoffensifs, et la plupart des
utilisateurs ignorent qu’un usage abusif peut aggraver leur état."
Le plus ennuyeux avec les médicaments contre l’asthme, c’est
peut-être qu’ils ne sont pas très efficaces. La personne les prend
mais continue à présenter des symptômes, et aucune thérapie
médicamenteuse actuellement disponible n’influe vraiment
favorablement sur l’évolution naturelle de l’asthme. C’est à cause
de cela et du danger ressenti face aux médicaments contre l’asthme
que beaucoup d’asthmatiques ne croient plus aux traitements
classiques et recherchent d’autres formes thérapeutiques, parmi
lesquelles la méthode Buteyko.
Note : Quand
l'auteur a écrit ces lignes, il n'avait pas connaissance de mes
travaux, mais la suite des textes dans la revue NEXUS, explique
les particularités détaillées de nos deux techniques,
toutes les deux basées et conçues sur
des observations cliniques que la médecine refuse de
reconnaître, puisque la "clinique" a disparu de leur exercice au
profit d'appareillages et d'examens fort coûteux, débouchant
uniquement sur la consommation de médicaments !